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C’est un moment comme Benyamin Nétanyahou les affectionne. En pleine campagne aérienne israélienne contre le Hezbollah, prélude possible à une guerre terrestre au Liban, menaçant d’ouvrir un conflit à l’échelle du Moyen-Orient, le premier ministre devait arriver, jeudi 26 septembre à l’Assemblée générale des Nations unies, à New York. Il a la certitude d’être écouté avec attention lorsqu’il y prononcera son discours, dans les heures suivantes. Il est attendu sur ses intentions concernant le conflit en cours au Liban.
Après plusieurs jours d’une campagne de bombardements intenses qui ont sérieusement mis à mal le Hezbollah, le dirigeant israélien peut décider d’opter pour une extension des opérations au Liban, sous la forme d’une offensive terrestre, afin d’y dégager une zone tampon. Il peut, aussi, choisir le chemin vers un arrêt de l’escalade, en acceptant un plan de cessez-le-feu poussé par la France, les Etats-Unis, des pays arabes et européens.
Cette option semble bien ténue. Mercredi, le chef d’état-major, Herzi Halevi, a affirmé, dans le nord du pays où les renforts affluent – deux brigades supplémentaires de réservistes vont être dirigées vers la zone : « Nous préparons une manœuvre, cela veut dire que vos bottes de soldats (…) vont entrer en territoire ennemi, pénétrer dans des villages que le Hezbollah a transformés en positions militaires, dotées d’infrastructures souterraines. » Le même jour, à New York, l’ambassadeur israélien à l’ONU, Danny Danon, prévenait : « Si la diplomatie échoue pour permettre à nos habitants de retourner chez eux [quelque 60 000 Israéliens du nord du pays ont dû quitter leur domicile au cours des derniers mois], alors nous utiliserons tous les moyens à notre disposition, dans le respect du droit international. »
Il est question de guerre régionale, d’Iran – soutien du Hezbollah –, de « menace existentielle » pour Israël. Pour le premier ministre, le vacarme des armes à la frontière libanaise a aussi pour avantage de couvrir celui des opérations et bombardements qui se poursuivent à Gaza. Il est pourtant impossible de déconnecter le conflit au Liban de la guerre dans l’enclave, notamment parce que le Hezbollah a sans cesse répété, depuis qu’il a commencé les tirs en direction d’Israël le 8 octobre 2023, au lendemain de l’attaque du Hamas en Israël, qu’il y mettrait fin dès qu’un accord entre l’Etat hébreu et le mouvement islamiste palestinien interviendrait.
Or, les médiateurs internationaux qui tentent d’obtenir un accord ont perdu espoir d’amener les deux parties à s’entendre. En Israël, cette réticence, encouragée par la composante d’extrême droite de la coalition, qui qualifie tout accord de reddition, est attribuée en grande partie à l’intransigeance du premier ministre. Elle suscite une émotion croissante, avec une partie de l’opinion effarée par la perspective de la mort presque certaine des otages israéliens – la moitié d’entre eux sont déjà décédés, selon Benyamin Nétanyahou – si le conflit se poursuit à Gaza.
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